La grogne des propriétaires en France est en train de monter en flèche, et à juste titre. Selon les dernières données présentées l'Union Nationale de la Propriété Immobilière, UNPI, la taxe foncière a augmenté de manière spectaculaire au cours de la dernière décennie. Entre 2012 et 2022, les propriétaires ont dû payer en moyenne 26,3 % de taxe foncière en plus, soit près de quatre fois plus que l'augmentation des loyers, qui a atteint seulement 6,7 % au cours de la même période.
Pire encore, la tendance à la hausse s'est accélérée au cours de la dernière année. Entre 2022 et 2023, la taxe foncière a bondi de 9,3 % dans les 200 villes les plus peuplées de France. Certaines d'entre elles ont vu des hausses vertigineuses, comme Paris (+60,8 % à payer), Meudon (+44 %), et Grenoble (+32,9 %).
Cette envolée de la taxe foncière est en grande partie due à la majoration de 7,1 % des valeurs locatives, sur lesquelles s'appliquent les taux. Cette majoration est la plus élevée depuis 37 ans, et elle pèse lourdement sur les épaules des propriétaires français. Mais pourquoi les valeurs locatives sont-elles indexées sur l'Indice de Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) plutôt que sur l'Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui mesure l'inflation de manière plus modérée ? s'interroge l'UNPI en marge de la publication de ces chiffres.

Les propriétaires mobilisés pour limiter l'impact de la hausse de la taxe foncière

En automne 2022, des députés, y compris de la majorité, avaient proposé de limiter la revalorisation à 3,5 %, en parallèle avec le gel des loyers en vigueur. Cette mesure d'équité fiscale a été adoptée par la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, mais, elle n'a pas été intégrée dans le projet de loi de finances 2023 du gouvernement. Les propriétaires réunis dans l'UNPI se demandent si le gouvernement les considère comme des nantis à qui l'on peut imposer des charges supplémentaires en période d'inflation. Cette situation ne fait qu'accroître le sentiment d'abandon des propriétaires, précise l'UNPI. Avec la suppression de la taxe d'habitation, la taxe foncière est en effet devenue l'impôt qui pèse le plus lourdement sur eux. Beaucoup sont à bout, certains envisageraient même de boycotter la taxe foncière, rapporte la fédération nationale des propriétaires. 

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D'où cette demande de l'UNPI qui réclame une réforme de l'article 1518 bis du Code Général des Impôts, tout comme l'indexation des valeurs locatives sur les loyers, ainsi qu'un plafonnement pour protéger les propriétaires de hausses excessives.
Autre piste de l'UNPI : faire supporter la taxe foncière au locataire, comme c'est le cas pour la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, TEOM.

Où paie-t-on le moins de taxe foncière en France ?

Il existe pourtant des villes en France où les taux de taxe foncière sont parmi les plus bas. Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, affiche un taux global de 13,63 % hors TEOM, suivi de près par Paris avec 14,08 % en 2022. À noter que Paris a relevé son taux de sept points en 2023, sortant ainsi de ce classement. D'autres villes, comme Courbevoie et Boulogne-Billancourt, présentent des taux globaux respectifs de 15,25 % et 15,67 % en 2022. Ces villes ont réussi à maintenir des taux de taxe foncière relativement bas, offrant un certain répit aux propriétaires locaux.

Des villes où l'augmentation est la moins élevée

D'un autre côté, certaines villes ont réussi à contenir l'augmentation de la taxe foncière au cours des cinq dernières années. A Argenteuil, la taxe foncière n'a augmenté que de 2,1 % entre 2017 et 2022. La ville des Yvelines a réussi à réduire son taux de plus de deux points au cours de cette période, ce qui a contribué à atténuer la hausse automatique due à la revalorisation des bases : +8,4 % en cinq ans.
Lille (+ 3,9 %) et Tourcoing (+ 4,2 %) ont également vu les propriétaires bénéficier d'une baisse de plus de deux points du taux du département du Nord. Cette diminution a permis de compenser une grande partie de la majoration légale de 8,4 % des valeurs locatives entre 2017 et 2022.
Nîmes (+ 4,7 %) et Caen (+ 6,6 %) se distinguent également par une réduction notable des taux communaux, ne subissant que la majoration légale des valeurs locatives. Ces villes ont su apporter un certain soulagement aux propriétaires en limitant l'augmentation de la taxe foncière.

Le logement neuf exonéré de taxe foncière

Autre solution pour éviter ce « matraquage fiscal », opter pour un logement neuf. En effet, l'immobilier neuf présente un avantage significatif en matière de taxe foncière, notamment grâce à l'exonération temporaire dont bénéficient les propriétaires. En France, les biens immobiliers neufs sont généralement exonérés de taxe foncière pendant les deux premières années suivant leur achèvement. Cette exonération permet aux propriétaires de réduire considérablement leur charge fiscale, offrant une période d'apaisement financier. En parallèle, certains dispositifs comme l'achat en PSLA ou BRS pour les primo-accédants, voire en TVA réduite, peuvent aussi faire profiter d'exonération allongée jusqu'à 15 ans dans certaines collectivités. Cela fait de l'investissement dans l'immobilier neuf une option attrayante, en particulier pour ceux qui cherchent à minimiser leurs coûts à long terme tout en profitant d'un bien immobilier moderne et économe en énergie.