L'opinion des promoteurs immobiliers sur la demande de logements neufs continue de se dégrader, selon l'étude de l'Insee menée au cours de ce mois de juillet auprès des promoteurs immobiliers français. Cette détérioration a été amorcée en juillet 2021 et persiste depuis lors. Les perspectives globales de mises en chantier de logements connaissent également une dégradation.

 

La demande de logements neufs toujours en baisse

 

En juillet 2023, les promoteurs immobiliers sont de nouveau plus pessimistes par rapport au trimestre précédent concernant la demande de logements neufs qui leur est adressée. Cette situation marque une tendance négative depuis près de deux ans. 

Dans le même temps, les perspectives de mises en chantier de logements continuent également de se dégrader en juillet 2023. Les promoteurs affichent une fois de plus un pessimisme croissant quant à la demande future pour les logements neufs. Le solde relatif aux logements destinés à la location baisse très fortement et passe même sous sa moyenne de longue période. Cela indique que la demande pour les logements destinés à la location est en baisse significative. D'un autre côté, le solde d'opinion associé aux perspectives de logements destinés à la vente s'améliore légèrement, mais reste bien en dessous de sa moyenne de long terme. Les promoteurs restent donc encore peu optimistes quant à l'évolution de la demande dans les mois à venir.

 

Inquiétude renouvelée autour des stocks de logements invendus

 

Le jugement des promoteurs sur l'évolution de leur stock de logements invendus reste inchangé par rapport à avril. Le solde d'opinion correspondant demeure stable à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période, ce qui confirme qu'il n'y a pas d'amélioration significative en ce qui concerne les ventes de logements neufs, qui ne permettent pas d'écouler les stocks.
Pour preuve, le solde d'opinion relatif à l'évolution du prix moyen des logements mis en vente continue de baisser en juillet 2023, rejoignant sa moyenne de longue période. Cela suggère que les prix des logements neufs ne progressent pas comme le souhaiteraient les promoteurs. Une baisse des prix qui serait liée tant à la détérioration de la demande qu'à une concurrence accrue dans le marché de l'immobilier neuf.

 

Du mieux du côté du financement des projets immobiliers ?

 

Sur une note un peu plus positive, les promoteurs se montrent légèrement plus optimistes quant aux perspectives d'évolution des moyens de financement consacrés aux achats de logements neufs pour les trois prochains mois. Le solde d'opinion associé rebondit légèrement après une année de baisse. Cependant, il reste encore nettement en deçà de sa moyenne de longue période, indiquant une certaine inquiétude latente concernant les conditions de financement.

Cela se confirme aussi par le niveau de l'apport personnel des candidats à l'acquisition. En effet, les promoteurs sont un peu moins nombreux qu'en avril à juger que l'apport personnel des candidats à l'acquisition d'un logement neuf a augmenté au cours des trois derniers mois. Le solde d'opinion correspondant poursuit sa baisse mais reste légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période. Cette tendance reflète des difficultés pour certains acheteurs potentiels à rassembler les fonds nécessaires pour l'achat d'un logement neuf.
Cette dernière enquête de l'Insee met donc, une nouvelle fois, en évidence une dégradation du moral des promoteurs immobiliers français. La demande de logements neufs reste en baisse, les perspectives de mises en chantier sont toujours préoccupantes et le prix moyen des logements mis en vente continue de diminuer. Même si les promoteurs demeurent légèrement moins inquiets quant aux conditions de financement ; dans l'ensemble, la situation reste problématique quant à la santé du marché de l'immobilier résidentiel en France.