Congrès de la FPI : le ministre Olivier Klein ne rassure pas

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Face à une crise de très grande ampleur, les premières annonces pour soutenir le logement neuf n’ont pas convaincu les promoteurs immobiliers réunis en congrès national à Montrouge.

Olivier Klein, ministre du logement et de la ville
Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, n'a pas rassuré le monde de la promotion immobilière lors de sa venue au 51e congrès de la FPI. © FPI / Sylvain Renard

Face à une crise de très grande ampleur, les premières annonces pour soutenir le logement neuf n’ont pas convaincu les promoteurs immobiliers réunis en congrès national à Montrouge.

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C'est un maire bâtisseur mais réélu, Etienne Lengereau, maire de Montrouge, qui a accueilli dans sa commune, la 51e édition du congrès national de la FPI, Fédération des Promoteurs Immobiliers. Si le cadre Art Déco du Beffroi de la ville des Hauts-de-Seine était parfait pour réunir près de 430 congressistes, l'ambiance était toute autre. Alors que les très attendues conclusions de CNR, Conseil national de la refondation, consacré au logement seront rendues ce lundi soir par la Première ministre, Elisabeth Borne, elle-même, les remontées de terrain dans la promotion immobilière restent « catastrophiques ». Une semaine négative, la troisième depuis le début de l'année, avec davantage d'annulations que de réservations, a encore été enregistrée au mois de mai chez un grand promoteur. Après un recul des ventes de plus de 40 % au premier trimestre 2023, le deuxième trimestre pourrait être encore pire avec les ponts du mois de mai.

 

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Qu'attendre du CNR Logement ?

 

Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, pourra-t-il arrêter le déclin d'un secteur clé de l'économie, « un bien de première nécessité » qu'est le logement, comme il le dit lui-même ? Rien n'est moins sûr. Les premières pistes d'annonces ont plutôt inquiété les professionnels. Dans un message vidéo diffusé lors du congrès, ainsi que lors d'une entrevue la veille à Bercy avec une dizaine de promoteurs, la parole du ministre de l'Economie, Bruno Lemaire, a fait craindre une nouvelle complexification comme avec un possible verdissement du PTZ, Prêt à Taux Zéro pour 2024. « Le Pinel n'a pas fait preuve d'efficacité à mes yeux », a même déclaré le ministre, laissant la salle stupéfait. Quand dans le même temps, le ministre délégué au Logement bottait en touche sur un possible statut du bailleur privé pour remplacer l'actuel dispositif de défiscalisation immobilière qui a permis de construire certaines années, jusqu'à plus de 40 000 logements intermédiaires, c'est-à-dire avec des loyers plafonnés, à des locataires sous conditions de ressources. Même si le ministre Olivier Klein a insisté sur le fait que « le CNR Logement n'était pas une fin en soi », que de nouvelles annonces pourraient venir du président de la République lui-même, l'inquiétude demeure.

 

Une crise du logement cataclysmique !

 

pascal boulanger président FPI France
Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, espère une réaction adéquate du gouvernement face à l'ampleur de la crise. © FPI / Sylvain Renard
Pourtant, tous les intervenants s'accordaient sur l'urgence du moment. Marc-Philippe Daubresse, sénateur et ancien ministre du Logement, a parlé d'une crise « sans précédent », avec de pires chiffres depuis 70 ans. Avec des prévisions de moins de 330 000 logements construits cette année, 250 000 en 2024, le sénateur du Nord parle d'un recul de 20 ans en arrière : « nous allons droit dans le mur et il n'y a toujours pas de réveil ». Pour le sénateur Daubresse comme pour François Rebsamen, maire de Dijon, ancien rapporteur de la commission éponyme ou encore Jean-François Copé, maire de Meaux et ancien ministre du Budget, les mesures qui fonctionnent sont pourtant connues. Si certains penchent pour « laisser faire localement », avec une plus profonde « territorialisation des décisions sur le logement », le maire de Montpellier, Michaël Delafosse réclamait « d'en finir avec l'égoïsme territorial » de certaines collectivités qui laissent les autres construire du logement. Sentiment confirmé par la sénatrice des Hauts-de-Seine, Christine Lavarde : « les maires n'ont plus aucun intérêt à accueillir de nouveaux habitants avec la suppression de la taxe d'habitation ». « Donner les clés aux maires, pourquoi pas ? » réagissait Jacques Chanut, l'ancien président de la Fédération Française du Bâtiment, président de la mutuelle SMABTP, « mais quid dans des villes comme Lyon, Annecy ou Grenoble où l'on ne veut plus construire ? ».

 

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Oser aller plus loin !

 

Preuve de l'inquiétude de toute la filière, de nombreux acteurs du logement étaient réunis pour lancer un cri d'alarme au gouvernement. © FPI / Sylvain Renard
Dans ce contexte, Pascal Boulanger, président de la FPI, a souhaité « oser » en multipliant les pistes de mesures, tant structurelles que d'urgence, tant fiscales qu'administratives, portées par les différents intervenants réunis sur scène. Fléchage d'une partie de la TVA vers les maires bâtisseurs, simplification administrative « dans un pays où il faut deux fois plus de temps, même pour « mal » construire qu'en Allemagne », selon Bernard Spitz, président fondateur du think tank Les Gracques, assouplissement des règles trop techniques du HCSF sur les conditions de financement, pourquoi pas un PTZ à taux négatif comme au Danemark pour les primo-accédants, évoquait même Bernard Spitz.
Mais plus que des propositions concrètes, plusieurs ont évoqué la nécessité de « gagner la bataille de l'image, la bataille de l'opinion » pour redorer l'acte de construire chez les citoyens et donc les maires comme au plus haut niveau de l'Etat. « L'investissement immobilier n'est pas une maladie honteuse », clamait ainsi Jean-François Copé.

Reste qu'en attendant la transformation de la prise de conscience en actes et mesures d'urgence, les abandons de projets et les départs non remplacés chez les promoteurs se multiplient, les tentatives de transferts de permis de construire entre promoteurs sont légion. Au-delà des difficultés d'une profession, c'est bien tout un secteur qui est à l'arrêt : marché locatif, logement social, logement neuf... Or, « moins de logements neufs, c'est aller moins vite vers la décarbonation de l'habitat », rappelait Jean-Christophe Witschger, directeur marketing du marché d'affaires d'EDF, objectif pourtant prôner par le gouvernement. Pas sûr malgré cela que cela puisse suffire à faire soutenir davantage la construction neuve. 

En clôture de cette journée du 1er juin, Pascal Boulanger, Président de la FPI France, avait convié les représentants solidaires de la filière immobilière, notamment les six signataires de la Lettre ouverte au président de la République. En plus de la FPI, la FFB, la FNAIM, le Pôle Habitat FFB, PROCIVIS et l'UNIS, tous s’unissent pour alerter le gouvernement et l’inciter à une prise de conscience. Des mesures d’urgence en faveur du logement étant attendues. 

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