BTP : intensification de la crise du logement neuf
Les derniers chiffres dans le bâtiment et notamment le logement neuf continuent de se détériorer en ce début d’été, rapporte la FFB, Fédération Française du Bâtiment dans son bilan de mi-année.

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La crise du logement neuf s'intensifie à nouveau tant dans la maison individuelle que pour les ventes par les promoteurs immobiliers, d'après les données présentées par la Fédération Française du Bâtiment.
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Promotion immobilière : une seule région résiste
Ainsi, à l'amont de la filière, sur les cinq premiers mois de 2023, l'effondrement des ventes de logements des promoteurs, y compris en bloc, s'accélère toujours. Ainsi, elles plongent de 36,6 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2023. En détail, les ventes aux particuliers abandonnent 41,8 %, bien plus que les ventes aux professionnels qui chutent néanmoins de 13,1 %. Du côté de l'offre nouvelle, entre les premiers trimestres 2022 et 2023, les mises en vente aux particuliers reculent de 16,8 %. Pour l'avenir, l'enquête Insee auprès des promoteurs révèle des perspectives de mises en chantier qui se dégradent encore à l'horizon de l'été, soit 8,2 points au-dessous de leur moyenne de long terme. « Ce mouvement proviendrait avant tout de l'accession, qui s'affiche 6,8 points au-dessous de sa moyenne de longue période, alors que, de façon surprenante, l'investissement locatif se redresse pour rejoindre sa moyenne de long terme », traduit la FFB.
Par ailleurs, la part des promoteurs qui envisagent de mettre à l'étude de nouveaux programmes immobiliers se replie sur un trimestre, à seulement 56,7 % à fin avril 2023 contre 63,2 % en moyenne depuis 1991.
A l'échelon régional, en glissement annuel sur le premier trimestre 2023, les ventes des promoteurs s'affichent en fort recul dans la totalité des régions, hormis les Hauts-de-France qui affichent une tendance positive grâce au seul segment des institutionnels : + 386,8 %. Les chutes les plus prononcées, au-delà de 50 %, concernent les Pays de la Loire, Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, et la Corse.
Chute équivalente dans les ventes de maisons neuves
Pour ce qui est des ventes en diffus des constructeurs de maisons individuelles, par les « Cmistes », après - 30,9 % en 2022, elles abandonnent encore 36,2 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2023. Dans l'individuel diffus, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2023, toutes les régions participent à l'effondrement relevé au niveau national. Les moins touchées, PACA, la Corse et la Bretagne affichent néanmoins des chutes de près de 30 %.
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Permis de construire et mises en chantier en berne
En conséquence, ce recul des ventes a pour effet en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2023, un effondrement des permis de construire qui ressort aux environs de - 30 % et la chute des mises en chantier s'accélère à - 17,2 %. L'individuel, segment le plus réactif, affiche des évolutions respectives de - 37,4 % et - 21,5 %.
« La crise semble inévitable, mais son amplitude et sa durée peuvent encore être limitées », prévient la FFB qui continue à pousser ses propositions, afin de répondre à un enjeu d'efficacité rapide. Parmi celles-ci, on peut bien sûr citer le retour d'un PTZ avec une quotité de 40 % partout sur le territoire, alors qu'il pourrait disparaître à compter de 2024 dans les zones B2 et C, soit 90 % des communes françaises. Pourtant, selon les estimations FFB, au bout de cinq ans, c'est-à-dire une fois intégralement versée l'aide de l'Etat, une opération neuve avec PTZ rapporte en solde net près de 35 000 € à la nation. « Le chiffre atteint même 37 000 € là où la diffusion du produit ressort aujourd'hui maximale et demain, menacée : en B2 et C », souligne le président de la FFB, Olivier Salleron. A la remarque que certaines opérations se feraient même sans PTZ, il précise que cela reste un phénomène marginal puisque 60 % des prêts à taux zéro émis concernent des ménages de la « tranche 1 de revenu PTZ », soit les plus modestes, ou bien des opérations en zone C, là où les prix ressortent les moins élevés. D'où la pertinence d'un tel dispositif pour soutenir la primo-accession dans l'hexagone.
Alors que, rappelle la FFB, le logement s'avère un contributeur très positif aux finances de la nation, à hauteur de plus de 50 milliards de prélèvements nets des aides selon le Compte du logement en 2021 et sans doute aussi en 2022, « il n'est pas irresponsable d'accepter un chiffre un peu moins élevé en phase de crise du secteur », conclut Olivier Salleron pour appuyer, une nouvelle fois, les demandes de mesures de soutien.