Ventes en berne, investisseurs envolés : le marché du neuf s'enfonce toujours plus bas
Investisseurs absents, permis en chute, maisons abandonnées : le logement neuf vit toujours une crise d’une ampleur inédite d’après les derniers chiffres d’Adéquation à fin mai 2025. Le point sur une situation de plus en plus critique.

Investisseurs absents, permis en chute, maisons abandonnées : le logement neuf vit toujours une crise d’une ampleur inédite d’après les derniers chiffres d’Adéquation à fin mai 2025. Le point sur une situation de plus en plus critique.
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La descente aux enfers de l'immobilier neuf se poursuit en cette fin de printemps. Alors que l'année 2025 approche de sa mi-parcours, les signaux envoyés par le marché du logement neuf confirment, mois après mois, l'enlisement d'une crise profonde. Les derniers chiffres de la société d'études immobilières Adéquation, publiés dans leur baromètre mensuel Météo Immo, dressent, une nouvelle fois, un tableau alarmant de l'état de santé du secteur. Réservations en baisse, désengagement massif des investisseurs, chute des mises en chantier... tous les voyants restent désespérément au rouge.
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Des réservations de logements neufs toujours en recul
Depuis le 1er janvier 2025, seulement 20 800 logements neufs ont été réservés en France. Ce chiffre, en baisse de 7 % par rapport à la même période en 2024, illustre la persistance d'un contexte déprimé. Après une année 2024 déjà marquée par une forte contraction de la demande, le début de l'année 2025 n'inverse pas la tendance, bien au contraire.
Ce recul des ventes intervient alors même que les besoins en logement restent massifs, notamment dans les grandes métropoles et les zones tendues. Mais entre des prix du neuf toujours élevés, une remontée brusque des taux d'intérêt depuis 2022 et des conditions d'accès au crédit encore restrictives depuis, malgré la stabilité retrouvée aux environs de 3.10 %, l'acheteur type peine à concrétiser son projet.
Acheter pour louer : les investisseurs désertent le marché
L'un des indicateurs les plus inquiétants du baromètre Adéquation concerne la part des investisseurs dans les réservations. Ceux-ci ne représentent désormais plus que 19 % des acquisitions de logements neufs sur les cinq premiers mois de 2025. Un effondrement brutal lorsqu'on le compare aux années précédentes : 36 % en 2023, 47 % en 2021.
Cette dégringolade s'explique en grande partie par la fin du dispositif Pinel, qui, malgré ses limites et ses rabotages, avait permis pendant près d'une décennie de soutenir l'investissement locatif dans le neuf. Depuis son extinction, malgré l'éligibilité des particuliers au LLI, aucune mesure incitative d'envergure n'est venue prendre le relais, laissant les promoteurs et les collectivités locales démunis face à un retrait massif des acheteurs investisseurs. Lire aussi - Alternatives et solutions pour remplacer le Pinel
Une offre commerciale nouvelle au plus bas
Autre symptôme de la crise : le manque cruel d'offre disponible. Fin mai 2025, on ne comptait que 41 000 logements « sur plan » disponibles à la vente, c'est-à-dire dont les chantiers n'avaient pas encore démarré. Ce volume est deux fois inférieur à celui constaté début 2020, avant la crise du Covid-19, et traduit une raréfaction sans précédent de l'offre commerciale.
Les professionnels du secteur s'alarment de ce tarissement de la production qui compromet non seulement l'équilibre du marché, mais aussi la capacité du pays à répondre à la demande croissante en logements, dans un contexte démographique toujours dynamique.
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Des permis de construire en baisse continue, notamment pour la maison neuve
Sur le front de la production, les chiffres sont tout aussi préoccupants pour l'avenir. À fin avril 2025, le nombre de logements autorisés à la construction sur douze mois glissants a chuté de 5 %, pour s'établir à moins de 342 000 unités. Ce repli prolongé des permis de construire traduit les blocages multiples que rencontre l'acte de bâtir en France : complexité réglementaire avec le seuil 2025 de la RE 2020, réticences locales à l'approche des élections municipales, hausse des coûts de construction...
Le segment de la maison individuelle est particulièrement touché. En douze mois, seulement 67 100 maisons ont été mises en chantier, soit une baisse spectaculaire de 21 %. Les autorisations suivent la même pente, avec un recul de 11 %, à 75 800 unités. Autant de chiffres qui confirment l'agonie du pavillonnaire, pourtant longtemps pilier du modèle résidentiel tricolore et premier rêve immobilier des Français. Découvrir également - Comment acheter une maison neuve en VEFA ?
Et maintenant ? A quoi s'attendre pour l'immobilier neuf ?
Alors que le nouveau Prêt à Taux Zéro, dans sa version plus universelle, est entré en vigueur il y a quelques semaines, les acteurs espèrent une timide reprise de la demande dans les mois à venir. Mais les premiers effets tardent à se faire sentir et la confiance reste donc plus qu'ébranlée. En l'absence de mesures structurelles fortes, notamment un statut du bailleur privé pour relancer l'investissement locatif, la reprise du logement neuf semble encore très incertaine. Sauf que la crise du logement neuf, amorcée depuis plusieurs années maintenant, ne cesse de s'aggraver, laissant poindre le risque d'une bombe sociale dans l'avenir.