Logement neuf : un avenir de plus en plus sombre sans mesures urgentes
La crise du logement neuf en France atteint des proportions alarmantes, menaçant de paralyser l'ensemble du secteur résidentiel. Tous les indicateurs de l'industrie du logement neuf sont au rouge, selon la FPI qui réclame des mesures concrètes et immédiates.

La crise du logement neuf en France atteint des proportions alarmantes, menaçant de paralyser l'ensemble du secteur résidentiel. Tous les indicateurs de l'industrie du logement neuf sont au rouge, selon la FPI qui réclame des mesures concrètes et immédiates.
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Les chiffres récents publiés par la FPI France, Fédération des Promoteurs Immobiliers, dessinent une toile de plus en plus sombre pour le marché du logement neuf dans l'hexagone. Cette crise, qui s'aggrave de jour en jour, exige des mesures qui ne peuvent plus attendre selon les promoteurs tricolores. Décryptage des données qui laissent entrevoir un avenir plus qu'incertain pour le secteur immobilier français.
Offre et demande de logements neufs en chute libre
Au second semestre de l'année 2023, les chiffres sont accablants : les mises en vente chutent de manière significative : - 28,8 %, tout comme les ventes : - 30,8 %. Bien que la baisse des ventes sur trois mois semble se stabiliser, d'un trimestre à l'autre, la chute des mises en vente s'aggrave : - 24,8 % au premier trimestre 2023 et - 37,9 % au deuxième trimestre. Cette tendance confirme un constat alarmant : de plus en plus de promoteurs abandonnent leurs opérations face aux difficultés de la demande de boucler leur financement.
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Les coûts de construction et les taux en hausse
En effet, la hausse constante des coûts de construction et des taux d'intérêt dissuade progressivement les ménages, qu'ils soient acquéreurs ou investisseurs particuliers, de s'engager dans le marché du logement neuf. Les ventes totales enregistrent une nouvelle baisse, marquant ainsi la deuxième année consécutive de déclin. Au cours du semestre, seulement 46 448 logements ont été vendus, un chiffre en deçà de celui du premier semestre 2020, au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19. Les ventes aux investisseurs ont été divisées par deux au deuxième trimestre. Elles ne représentent plus qu'un tiers des ventes aux particuliers.
La France pourrait perdre 80 000 logements neufs cette année
Pascal Boulanger, président de la FPI France, exprime son inquiétude face à la situation actuelle : « Alors que nos concitoyens peinent à se loger, à l'instar des étudiants qui vivent un vrai calvaire pour trouver un logement, la passivité des pouvoirs publics accentue le tarissement de l'offre nouvelle, nécessaire à la fluidité du parcours résidentiel. Si rien n'est fait, ce sont près de 80 000 logements qui manqueront à l'appel cette année. 4 milliards d'euros de recettes fiscales en moins pour l'Etat, 300 000 emplois en moins en 2024 et 2025, un marché du travail qui se sclérose... une spirale mortifère s'est enclenchée. Des mesures concrètes et robustes à effet immédiat sont vitales pour les Français ».
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Les zinzins pourront-ils sauver l'immobilier neuf ?
Face à cette crise persistante et aux besoins criants en matière de logements, l'idée de reposer la production de logements locatifs uniquement sur les investisseurs institutionnels est qualifiée d'illusion, par la FPI. Les chiffres sont clairs : entre 2015 et 2022, les ventes nettes aux investisseurs particuliers de logements éligibles au dispositif d'aide fiscale à l'investissement locatif Pinel étaient en moyenne annuelle de 50 000 à 60 000, tandis que les ventes en bloc des promoteurs à destination des investisseurs institutionnels se situaient autour de seulement 6 000 logements en moyenne annuelle sur la même période. La comparaison entre les deux groupes d'investisseurs est sans contest, d'autant plus que les investisseurs institutionnels sont également soumis aux fluctuations des taux d'intérêt et ne peuvent pas remplacer les investisseurs particuliers de manière complète.
Pascal Boulanger souligne également l'importance cruciale du logement dans l'aménagement du territoire : « En tant que maire d'une ville qu'il a dynamisée, le nouveau ministre du Logement Patrice Vergriete sait que le logement est l'un des premiers leviers de l'aménagement du territoire et mérite autant d'attention que la politique de réindustrialisation. Ce n'est malheureusement pas le cas actuellement. Nous ne pouvons pas faire reposer la production de logements locatifs uniquement sur le recours à des SCPI, alors même que la collecte marque le pas depuis le début de l'année et que de nombreux Français voient dans l'investissement locatif un moyen d'assurer, notamment, un complément de retraite et la satisfaction de pouvoir loger des ménages. Nos propositions sont sur la table. Nous appelons le gouvernement et les parlementaires à s'en saisir enfin ».
Pour la FPI, la crise du logement neuf en France nécessite une action immédiate et coordonnée pour éviter une catastrophe qui toucherait non seulement le marché immobilier, mais aussi l'économie nationale et la vie quotidienne des Français.