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Maison neuve : un PTZ fort pour pallier la chute des ventes

Face à la dégradation des ventes de logements neufs en zones détendues, et notamment dans la construction des maisons individuelles, LCA-FFB appelle à un PTZ fort sur tous les territoires. Explications.
Nouvelle mobilisation chez Les Constructeurs et Aménageurs de la FFB pour le retour d’un PTZ plus fort dans tout l’hexagone. En effet, LCA-FFB monte de nouveau au front pour revenir sur le recentrage du Prêt à Taux Zéro entamé depuis 2018.
Depuis l’an dernier, la quotité du PTZ a été abaissée à 20 % dans les zones détendues : B2 et C, avant de complètement disparaître dans ces territoires fin 2019. Un recadrage qui a déjà entraîné une chute des ventes de maisons individuelles en secteur diffus de 11.1 % en 2018, avant de se stabiliser au premier trimestre 2019 : - 0.1 %, comparé à la même période en 2018, selon les chiffres de l’indicateur Markemétron de Caron Marketing et LCA-FFB.
« Cela correspond pleinement à nos prévisions de poursuite d’un niveau d’activités moyen au regard des quinze dernières années, compte tenu du maintien des modalités du prêt à taux zéro (quotité de 20 % jusqu’à fin 2019 en zones B2 et C, contre 40 % jusqu’à fin 2021 en zones A et B1) et de l’attractivité des conditions de crédit immobilier », analyse l’organisation représentative LCA-FFB, dans un communiqué.
Comment se portent les ventes de maisons neuves à construire début 2019 ?
Régionalement, Pays de la Loire (+ 10 %), Hauts-de-France (+ 6 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (+ 5 %) tirent leur épingle du jeu au premier trimestre 2019. À l’inverse, l’Île-de-France (- 14 %) et la Normandie (- 17 %) restent frappées par la chute des ventes des maisons neuves.
Moins de 120 000 maisons neuves vendues en un an
En effet, sur un an, à fin mars 2019, les ventes de l’habitat individuel en secteur diffus affichent un recul de 7,3 % avec 119 700 ventes, « en raison des très mauvaises performances du marché d’avril à novembre 2018 », d’après LCA-FFB.
Une tendance qui se retrouve également dans le marché de la maison individuelle en secteur groupé qui subit toujours une forte érosion. En glissement annuel à fin mars 2019, les ventes reculent de 8,1 % sur trois mois et de 8,5 % sur douze mois avec moins de 10 000 ventes, le tout dans un contexte, de forte chute des mises en vente qui s’effondrent de 45,5 % sur le premier trimestre et de 15,6 % sur un an. De leur côté, les ventes en logement collectif affichent une relative stabilité, sauf dans les zones détendues.
Au premier trimestre 2019, en zones B2 et C, les ventes de logements collectifs et individuels groupés reculent de 18,6 %, tandis que les mises en vente de ces deux segments de marché s’effondrent de 42 %.
Les conditions du crédit immobilier soutiennent les ventes de logements neufs
Comme le rapporte LCA-FFB, ce sont les exceptionnelles conditions du marché du crédit immobilier qui « portent à bout de bras la solvabilité des foyers les moins fortunés », détaille l’organisation professionnelle. En effet, l’offre bancaire reste très favorable, avec des taux d’intérêts historiquement bas, des durées d’emprunt qui s’allongent encore et des niveaux d’apport personnel atteignant des planchers records.
Pour Grégory Monod, président de LCA-FFB, « le dynamisme du crédit immobilier ne doit pas faire oublier le rôle décisif des aides publiques pour le secteur du logement, notamment celles dédiées à l’accession à la propriété des ménages modestes. Tôt ou tard, le marché bancaire se retournera et il ne pourra contenir bien longtemps les effets désastreux pour ces ménages de la disparition du PTZ en zones détendues si celle-ci était confirmée. Dans l’attente de la réforme du zonage annoncée après les municipales, nous appelons une nouvelle fois le gouvernement à rétablir le prêt à taux zéro aux conditions d’avant 2018 en zones B2 et C, et à le prolonger jusqu’à fin 2021 ».